Retour d’expérience USA

Interview d’Eric Boissières réalisée en janvier 2020, sur son expérience de CEO de BIO PLANETE AMERICA.

L’américain est pragmatique, bizarrement plutôt peu « risqueur » et surtout extrêmement poli

Quel a été votre plus grand défi aux US ? 

La compréhension des différences culturelles, notamment dans les rapports liés au business, a été assez difficile à décoder au début du parcours. Le modèle utilisé en Europe ne fonctionne pas, dans la plupart des cas, aux États-Unis. L’Américain est pragmatique, étonnamment plutôt prudent et surtout extrêmement poli.

Le « non, ça ne m’intéresse pas » n’est pas d’usage ; l’esquive ou l’absence de réponse est en revanche plutôt la norme. J’ai eu du mal à obtenir des réponses claires et ai donc perdu beaucoup de temps. Mon plus grand défi a d’abord été de comprendre, puis d’accepter de réadapter mon savoir-être au modèle nord-américain. Cela vaut aussi bien pour la sphère professionnelle que personnelle.

Quels sont vos conseils aux entreprises envisageant l’expatriation aux États-Unis ?

Tout d’abord, la première étape consiste à assurer une prise en charge complète du salarié candidat à l’expatriation. S’expatrier est une démarche complexe : il ne faut pas hésiter à faire appel à un organisme spécialisé afin que le salarié n’ait à se concentrer que sur son challenge professionnel. Les formalités administratives — immigration, assurance santé, recherche de logement, scolarisation des enfants — sont à la fois chronophages, coûteuses et difficiles à décoder. J’encourage donc à accompagner pleinement le salarié détaché.

Ensuite, pour réussir sur ce marché, il faut penser comme des Américains et non plus comme des Français. Il est donc nécessaire de staffer, en interne ou en externe, avec des salariés et/ou intervenants qui soient des native Americans.

Tout ce qui a fonctionné en Europe (et particulièrement en France) est à oublier : les codes du « Sales & Marketing » sont à l’opposé de vos connaissances initiales. Enfin, il faut mobiliser du temps et de l’argent. Ce marché est long à initier, il demande beaucoup de patience et le retour sur investissement est généralement tardif. Il ne faut surtout pas espérer dégager du résultat dès les premières années. C’est un véritable investissement qui exige une stratégie de conquête claire.

La Maison Sud de France de NYC est un support, une adresse, une vitrine pour les entreprises d’Occitanie

Comment la Maison de la Région Occitanie à New-York vous a-t elle aidé ? 

L’accueil de la Maison de la Région a été un véritable soutien logistique. Nous avons pu bénéficier, durant plusieurs mois, d’un bureau et d’un cadre de travail moderne et fonctionnel au cœur de Big Apple. Le partage d’informations et le sentiment d’appartenance à une équipe de Français expatriés, aux côtés des permanents de la Maison de la Région, nous ont permis de tisser des liens très forts. Cela a été précieux, à la fois pour mon intégration dans ce nouveau pays et pour gagner du temps en évitant de nombreux pièges liés à ce saut dans l’inconnu.

La Maison de la Région Occitanie à New York représente un soutien, une adresse et une vitrine pour les entreprises occitanes. J’ai, pour ma part, énormément apprécié la disponibilité et la mobilisation des équipes pour m’aider à développer mon projet. En point d’orgue, nous avons pu organiser une journée de tasting durant laquelle les équipes se sont pleinement investies. La participation à Bastille Day a également constitué un atout indéniable, parfaitement orchestré par la Maison de la Région.